Il était très attendu par les professionnels de santé, les syndicats et collectifs de soignants, mais à l’arrivée, le plan d’urgence pour l’hôpital déçoit et divise, malgré quelques annonces intéressantes.
La reprise d’un tiers de la dette hospitalière, par exemple, devrait donner un peu d’oxygène et de capacité d’investissement aux établissements de santé. C’est une bonne mesure si cette reprise ne se substitue pas aux subventions versées lors des opérations d’investissement.
Si l’on doit également saluer l’effort budgétaire sur l’ONDAM (Objectif national des dépenses d’assurance maladie) hospitalier, on peut craindre que cela ne soit pas suffisant pour apporter une réponse aux demandes des personnels de santé.
Les différentes primes destinées à rendre les professions médicales plus attractives sont certes une avancée mais ne peuvent pas être une réponse globale à la profonde crise que traverse l’hôpital public. Plutôt que de multiplier les primes, qui ciblent chacune une partie de la profession, une revalorisation du point d’indice aurait davantage répondu aux attentes de tous les personnels hospitaliers.
Par ailleurs, l’allègement des procédures administratives des hôpitaux annoncé dans le catalogue des mesures du plan d’urgence nécessite des mesures concrètes pour que cela ne reste pas un vœu pieux.
Nous regrettons enfin l’absence d’annonces non seulement sur la pérennité des lits d’hospitalisations existants, notamment dans les territoires en proie à la désertification médicale, mais aussi sur la réouverture indispensable de lits nécessaires pour que les patients ne s’éternisent plus aux urgences.
Ces annonces sont donc loin de répondre aux revendications des personnels qui attendaient davantage que quelques primes pour renforcer l’attractivité de l’hôpital public et enrayer l’exode des hospitaliers vers le privé. Le Mouvement Radical attend que la ministre des solidarités et de la Santé annonce un plan ambitieux et novateur de revalorisation des carrières médicales.
Le Mouvement Radical tient à rappeler que le système de santé français repose sur la coexistence d’un secteur public et d’un secteur privé. Le véritable enjeu de l’accessibilité à des soins de qualité pour tous impose une approche globale face aux défis que nous devons relever : urgences et premiers secours, parcours de soins, déserts médicaux, équipements de haute technologie … Si l’hôpital public représente un pilier majeur de l’organisation des soins en France, il ne peut résoudre seul l’ensemble des problématiques.
Dans un environnement économique nécessairement contraint nous appelons à un Grenelle de la santé qui regroupe l’ensemble des acteurs : Hôpital public, hospitalisation privée, médecine de ville, représentants des usagers et collectivités territoriales.
Laurent Hénart
Président du Mouvement Radical / Social-Libéral
Maire de Ville de Nancy