EGALIM – Peut mieux faire
Alors que les États généraux de l’alimentation (EGA) ont suscité beaucoup d’attentes et d’enthousiasme de la part de nos agriculteurs, soucieux de voir leurs conditions de vie et de travail s’améliorer, le projet de loi présenté est insuffisant et ne saurait répondre à tous les enjeux de l’agriculture de demain. Certaines mesures sont intéressantes. Je pense à la lutte contre le gaspillage alimentaire, à l’amélioration des conditions d’élevage, ou à la volonté de prendre le virage d’une agriculture saine et durable.
Mais, le coeur du sujet et des EGA concernait la question de la juste rémunération du prix pour les agriculteurs. Or, le projet de loi du gouvernement ne va pas assez loin et ne leur offre pas les garanties suffisantes pour faire face aux centrales d’achat (GSM). Sur ce point essentiel, nous attendons des améliorations.
Le rôle des interprofessions, du médiateur, ou encore les mesures concernant les coopératives, sont insuffisantes voire dangereuses dans la mesure où le rôle de proximité qu’elles assuraient n’est plus maintenu, et les inquiétudes des agriculteurs à cet égard sont légitimes.
C’est pourquoi j’ai décidé de m’abstenir lors du vote de ce projet de loi, car ce texte n’atteint pas à ce stade les objectifs ambitieux qu’il affichait. Il s’agit d’une abstention d’alerte et de vigilance, notamment au regard du contexte délicat de la renégociation de la PAC.
La navette parlementaire devra améliorer ce texte sur les points relevés précédemment, et en particulier la question de la juste rémunération des producteurs, car il en va de leur survie. Et mon prochain vote se fera à la lumière des avancées obtenues pour nos agriculteurs.
Sylvia PINEL
Députée de Tarn et Garonne