Arlette FRUCTUS est conseillère régionale de la région Provence Alpes Côte d’Azur. Elle est déléguée nationale du Mouvement Radical aux élections et copilote la rénovation de la gouvernance.
Communication : Quelles sont les raisons ayant motivé votre engagement en politique, et au Mouvement Radical en particulier ?
Arlette FRUCTUS : Cela vient d’une appétence naturelle que j’ai toujours eu pour ce qui se passe localement, de ma volonté de faire avancer certaines causes. Je souhaitais m’engager autour de valeurs humanistes, faire valoir mon attachement à la République, à la laïcité, défendre un pouvoir régional et faire avancer les notions de progrès et de réforme. Tout cela correspond bien à ce qu’est le Mouvement Radical, une formation historiquement tournée vers ces dimensions. J’y ai rencontré des individus qui, comme moi, ont la faculté de se questionner régulièrement, de s’adapter aux réalités qui évoluent, possédant une volonté de mettre en avant l’équité et l’égalité des chances, ainsi qu’une ouverture aux autres. Je me sens bien dans cette formation politique qui recèle un trésor de compétences en son sein.
Com : Être bien dans une formation politique, c’est important. C’est aussi pour ça que vous avez souhaité entamer ce travail de rénovation de la gouvernance, pour que le plus grand nombre y trouve sa place ?
A.F. : Il s’agit d’une volonté partagée par la direction nationale, et dont le pilotage est assuré par Nathalie Delattre, notre secrétaire générale. L’objectif est d’écouter ce qui nous remonte des fédérations, des cadres, des militants. Cette volonté de porter la rénovation est la mise en pratique des valeurs radicales de remise en question pour avancer, faire bouger les lignes. Nous avons la volonté d’évoluer dans une formation politique où tout le monde peut se retrouver.
Com : Comment se passent les échanges avec les personnes interrogées ?
A.F : Ce travail est novateur dans la méthodologie. Habituellement lorsque nous sollicitions les fédérations, c’était toujours les mêmes qui répondaient. Pour pallier cet écueil, nous avons décidé de prendre l’initiative et « d’aller vers » les fédérations, les adhérents, les jeunes, car ils sont les trois piliers de notre mouvement. Nous avons concrétisé ceci par un tirage au sort garantissant la transparence. Il y a eu déjà deux conventions, celle des jeunes étant à venir, qui se sont très bien passées, presqu’au-delà de nos attentes, confirmant ce besoin de créer plus de lien et de prendre plus en considération les retours et besoins de chacun. Nous souhaitons rééditer ceci dans le futur. Nos adhérents doivent savoir qu’ils ont la parole et que l’on essaie de tenir compte le plus possible de leurs attentes. Nous ouvrons toutes les portes : attentes des institutions du parti, améliorations possibles, modification des statuts, fonctionnement de notre maison radicale. Nous pouvons parfois réagir immédiatement et faire des réajustements, comme en matière de communication, domaine où nous avons engagé des réformes qui ont été saluées.
Com : Avez-vous d’autres engagements ?
A.F. : Je suis très en lien avec le milieu associatif, avec les organisations de femmes, tout ce qui touche à la vie des autres m’a structurée. J’ai également beaucoup travaillé sur la politique de la ville et les quartiers prioritaires. Ce sont des sujets essentiels et l’actualité effrayante nous le rappelle. Des pans entiers de notre société n’ont pas été suffisamment pris en compte. Cette dernière est mise à mal, déstabilisée, en grande partie à cause d’orientations mal adaptées. La thématique de la sécurité est souvent balayée d’un revers de main alors qu’elle est essentielle. La sécurité est la première des libertés. Je suis aussi tournée vers l’autre rive de la Méditerranée, car c’est là que l’on doit construire, que nous devons tisser des liens. Je souhaiterais également que la dimension européenne soit mieux prise en compte et intégrée. Enfin, le sujet de la jeunesse demande un réinvestissement total. La violence de ce que l’on reçoit ne peut pas nous laisser indifférents. Il faut en prendre la mesure, voir comment on peut se mettre en ordre de marche pour proposer autre chose à la jeunesse, lui donner des raisons d’espérer.
Com : Y-a-t-il des raisons d’espérer malgré toutes les informations négatives que l’on reçoit ?
A.F. : On ne peut pas se départir de l’optimisme si on fait de la politique. On ne peut pas être dans une situation de constat négatif, il faut être force de proposition, force d’action. C’est l’attente des citoyens, qui veulent être considérés comme des acteurs potentiels et pas comme des personnes que l’on tient par la main en proposant des dispositifs palliatifs. Nous ne devons pas nous tromper dans l’accompagnement que l’on met en place.