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Des élus radicaux appellent à dépasser les clivages partisans pour faire de ce contexte politique inédit à l’Assemblée une chance pour notre démocratie représentative.
À l’heure où beaucoup s’inquiètent de la gouvernabilité de notre pays avec une majorité présidentielle relative à l’Assemblée nationale, nous affirmons, forts de 120 ans d’histoire et de plus d’un millier d’élus locaux – maires, conseillers municipaux, départementaux et régionaux – que ce contexte politique inédit dans la Cinquième République constitue en réalité une chance pour notre démocratie représentative. Nous réaffirmons, ici et au Parlement, notre soutien à notre Première ministre Élisabeth Borne, femme de dialogue et d’ouverture, dont les solides compétences ne sont plus à démontrer, et qui saura construire une majorité et un Gouvernement d’action.
La France est gouvernable et le restera. La Constitution de la Cinquième République permet la composition d’un gouvernement de coalition, de consensus, de dialogue autour d’une majorité de projets ou de projets majoritaires. La Constitution de 1958 permet de s’inspirer, dans la pratique que nous faisons du pouvoir, des pays d’Europe du Nord, mais aussi de notre propre expérience en France sous les Troisième et Quatrième Républiques, afin de trouver un équilibre politique multi-partisan sur les grands enjeux de notre siècle. Au-delà du fait majoritaire qui avait pour habitude de rythmer les alternances politiques ces dernières décennies, une nouvelle pratique du pouvoir doit se mettre en place.
Les Radicaux, dont l’histoire est intimement liée à celle de notre République, ont bien souvent été à l’initiative et au centre de la construction de coalitions et de majorités sur des sujets majeurs comme la laïcité, la création des syndicats professionnels ou encore la mise en place de la retraite ouvrière et paysanne. Nous sommes convaincus que les résultats de ces élections législatives, voulus par les Français, sont à percevoir comme une étape de maturité pour notre démocratie :
-avec un Parlement qui devient le véritable lieu de la décision politique, à l’inverse de l’image d’une simple chambre d’enregistrement de l’action gouvernementale ou de groupes parlementaires en « opposition systématique », sauf pour ceux qui souhaiteront s’y complaire ;
-avec une composition de l’Assemblée nationale davantage représentative des forces politiques de notre pays, que les Radicaux et de nombreuses autres formations politiques défendent en voulant, à minima, ouvrir le débat de la représentation proportionnelle.
Le concept de « majorités d’idées », initié par Edgar Faure, ministre radical des gouvernements successifs du général de Gaulle et de Georges Pompidou, nous semble une réponse constructive et responsabilisante, pour préparer à une coalition gouvernementale plus large. En 1972, le leader du nouveau contrat social rappelait l’anachronisme des notions de droite et de gauche et la possibilité de remplacer l’alternance politique par un pluralisme majoritaire.
Aujourd’hui, ces mots résonnent plus que jamais. Le Parlement doit devenir le lieu de contrat d’idées et de construction du consensus, texte de loi par texte de loi, mesure par mesure. Car compromis n’égale pas compromission. Nous l’affirmons haut et fort : Emmanuel Macron, que les Français ont choisi, peut dépasser les clivages et apporter une réponse républicaine concertée à cette situation politique inédite. C’est l’ADN même de sa politique. À tous ceux qui déclarent que la majorité présidentielle est affaiblie, vous vous trompez. L’histoire confirme sa profonde conviction que seule l’union des bonnes volontés républicaines contribue à bâtir la France de demain.
Les Radicaux, par leur histoire républicaine, leur capacité à dépasser les clivages partisans, leur sens du dialogue et leur recherche permanente du consensus, prendront toute leur part pour faire de cette situation politique inédite une opportunité pour notre démocratie et une réussite pour notre Gouvernement et le Président de la République. L’exécutif pourra compter sur notre culture « radicale » du dialogue et du compromis pour faire avancer le pays.
Signataires :
Laurent HÉNART, Président du Parti radical
Nathalie DELATTRE, Vice-présidente du Sénat, Sénatrice de la Gironde
Joël GIRAUD, Député des Hautes-Alpes
Jean-Claude REQUIER, Président du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen, Sénateur du Lot
Daniel CHASSEING, Sénateur de la Corrèze
Dominique FAURE, Députée de Haute-Garonne
Bernard FIALAIRE, Sénateur du Rhône
Véronique GUILLOTIN, Sénatrice de Meurthe-et-Moselle
Bastien MARCHIVE, Député des Deux-Sèvres
David VALENCE, Député des Vosges
Sylvie VERMEILLET, Sénatrice du Jura