Après la guerre, où il tint efficacement sa place dans “ l’union sacrée “, le vent qui souffle vers la droite et le nationalisme ne favorisent pas le Parti radical. Mais, relevé très vite de son échec provisoire aux élections de 1919, il occupera entre les deux guerres le devant de la scène politique de manière presque ininterrompue. Dès 1923, Edouard Herriot sera l’artisan de ce réveil et demeurera la figure dominante du parti jusqu’en 1940 et même bien au-delà. L’autre Edouard – Daladier- jouera à ses côtés et parfois contre lui un rôle moins prestigieux, mais souvent décisif.
Durant cette période, le Parti radical a été presque toujours associé au pouvoir. S’alliant tantôt à droite, tantôt sur la gauche, il a pu donner l’impression qu’il pratiquait volontairement, pour s’y maintenir, une politique de bascule. C’est que, situé à la charnière de toutes les majorités possibles, comptant plus du quart des députés, dominant beaucoup de grandes villes et de nombreux conseils généraux, son concours était nécessaire pour préserver, au travers de toutes les vicissitudes de la politique, une certaine stabilité politique et pour éviter les affrontements brutaux.
Le bilan de l’action des radicaux est largement positif. Herriot a été un ministre des Affaires Etrangères lucide et passionné de justice internationale. Mais c’est comme Ministre de l’Instruction Publique qu’il accomplira l’œuvre la plus significative. Il est en effet à l’origine de la gratuité de l’enseignement secondaire, pièce maîtresse de l’objectif de « l’école unique» défendue par les radicaux.