La santé mentale de notre jeunesse est, plus que jamais, une grande cause nationale
14/06/2025
Le drame survenu au collège « Françoise Dolto » de Nogent devrait appeler, une fois de plus, les uns et les autres, à la prudence et à la modestie.

Les propositions de renforcement des mesures sécuritaires qui ont fusé quelques minutes après le drame sont mises à mal par le déroulé des faits tel que présenté par le Procureur de Chaumont :
- Les faits se sont déroulés sur la voie publique, aux abords immédiats de l’établissement ;
- L’auteur présumé n’a pas acheté son arme mais l’a récupérée au domicile familial ;
- Apparemment, il fréquentait peu les réseaux sociaux.
En revanche, les faits et le compte rendu de la garde à vue font clairement penser à un profil psychologique problématique qui doit encore être évalué par les experts.
Dès janvier 2024, Nathalie Delattre, alors sénatrice de Gironde et actuellement ministre déléguée chargée du tourisme et présidente du Parti radical, avait proposé une résolution que le Sénat avait adoptée à l’unanimité visant à faire de la santé mentale des jeunes une grande cause nationale.
Cette grande cause est actée, mais difficile à mettre en œuvre tant le secteur de la santé mentale est en crise, notamment au sein de l’éducation nationale. Bien sûr, on pourra toujours regretter qu’il n’y ait pas assez de postes de psychologues et de médecins ou d’infirmières scolaires mais l’honnêteté oblige à reconnaître que de nombreux supports budgétaires sont vacants par manque de professionnels de santé volontaires pour les occuper. Il faudrait aussi améliorer l’accès et la prise en charge de ces soins, actuellement insuffisamment rémunérateurs, avec des délais déraisonnables au regard des besoins qui se font jour. La plupart du temps, la souffrance psychologique est silencieuse même si parfois, elle tue.
« Au-delà de cette crise des vocations, le drame de Nogent pose aussi la question de notre capacité citoyenne, à détecter les signaux faibles, dans la famille, à l’école, dans les temps de loisirs. C’est bien cette mobilisation générale qui aidera les professionnels à mieux prévenir les passages à l’acte en leur permettant de mettre en perspective l’ensemble des petits faits, apparemment anodins, qui auraient dû alerter les adultes », précise Pierre ANSELMO, vice-président de l’Atelier, laboratoire d’idées du Parti Radical, Président départemental de la fédération de Haute-Marne.
Un lien n’est jamais plus solide que son maillon le plus faible. Or, la santé mentale de notre jeunesse est sans doute le maillon le plus fragile de notre lien collectif. En ce sens et plus que jamais, la santé mentale de notre jeunesse est une grande cause nationale pour laquelle chaque citoyen, à sa mesure, devrait s’engager.