Tribune – Journée mondiale de l’eau : il est urgent d’agir face à la fonte exponentielle de nos glaciers
20/03/2025
Les 20 et 21 mars prochains se tiennent à Paris la journée mondiale de l’eau et la première journée mondiale des glaciers [1]. Ce rassemblement organisé au siège de l’UNESCO mettra en exergue la menace exponentielle de la fonte des glaciers ayant un impact direct et rapide sur le cycle de l’eau, nos écosystèmes et plus généralement la préservation de l’équilibre de notre planète toute entière.
En parallèle, une célébration aura lieu le 21 mars aux Etats-Unis, au siège des Nations Unies.
Ces événements de haute envergure rassembleront des dirigeants du monde entier ainsi que bon nombre de décideurs notamment politiques et des chercheurs en la matière. [2]
Dans le contexte géopolitique complexe qui se joue actuellement, notamment depuis le changement de présidence à la Maison Blanche, ces temps forts sont l’occasion pour le gouvernement français et pour notre Parti de faire entendre une voix forte et décisive par leurs présences et leurs propositions. Notre présidente et actuelle ministre chargée du tourisme, Nathalie Delattre, est d’ailleurs particulièrement vigilante et partie prenante de cette problématique.
Une récente étude a montré que les glaciers français étaient ceux qui se dégradent le plus vite dans le monde, avec entre 8% et 12% de leur stock de glace perdu entre 2022 et 2023 [3]. S’il est plus que jamais urgent de réduire les émissions de CO2 mondiales pour atténuer le réchauffement climatique, ses effets sont déjà observables et vont empirer.
En parallèle de son ambition climatique, la France doit donc également se préparer à affronter les conséquences d’un monde à +2°C, qui se traduirait par une augmentation des températures moyennes de +4°C sur le territoire français. C’est le sens du nouveau Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) présenté par la ministre de la Transition écologique le 10 mars dernier [4]. Il contient notamment des mesures sur les risques glaciaires et périglaciaires (meilleure identification des risques liés à la fonte des glaciers comme les chutes de blocs et les avalanches, etc.) et sur la gestion de la ressource en eau contrainte par le réchauffement climatique.
Le changement climatique va profondément modifier le cycle de l’eau, et la fonte des glaciers contribue à ce phénomène. Il est attendu que les événements météorologiques s’extrémisent : des périodes sèches plus longues et plus marquées d’une part et une surabondance d’eau d’autre part.
Des actions peuvent être entreprises pour créer des tampons et de la flexibilité entre ces périodes :
- Évaluer les co-bénéfices de la petite et moyenne hydroélectricité avec retenue sur la gestion de la ressource en eau : le cas échéant, la collectivité pourrait soutenir le développement de barrages hydrauliques de moyenne chute.
- Identifier les territoires dont les nappes phréatiques sont régulièrement saturées et proposer des solutions locales de stockage pour éviter le gaspillage pendant les périodes de forts afflux.
- Au niveau communal, promouvoir la désimperméabilisation des sols pour éviter que l’eau ne glisse en surface. Un sol imperméable ne permet pas à l’eau d’être naturellement stockée dans les sols et est donc perdue, et peut en outre provoquer des inondations. La désimperméabilisation peut être implémentée de diverses façons complémentaires : par exemple par la végétalisation, qui de surcroît casse les îlots de chaleur l’été, ou par la limitation de l’étalement urbain en faisant le choix de la densification (construction en hauteur, etc.).
- Réformer les institutions en charge de l’eau en France avec la recherche sur les territoires d’une unification du cycle de l’eau.
Laurine ROUX, vice-présidente de l’Atelier, laboratoire d’idées du Parti Radical
Pierre DUMONT, animateur du pôle Décarbonation, biodiversité et eau du Parti Radical
Sources :
[1] UNESCO, « Célébration de la 1ère Journée mondiale des glaciers et de la Journée mondiale de l’eau », https://www.unesco.org/fr/articles/celebrations-de-la-1ere-journee-mondiale-des-glaciers-et-de-la-journee-mondiale-de-leau-paris
[2] https://www.un.org/fr/observances/water-day
[3] Libération, « Les glaciers des Alpes et des Pyrénées sont ceux qui fondent le plus vite au monde », https://www.liberation.fr/environnement/les-glaciers-des-alpes-et-des-pyrenees-sont-ceux-qui-fondent-le-plus-vite-au-monde-20250219_FZYFQZXTG5HZ7M3MG5IZWYKEEU/
[4] Ministère de la Transition écologique, « Troisième plan national d’adaptation au changement climatique »,